Il était une fois Montréal, les Champenois en Nouvelle-France
Le Supérieur général de Saint-Sulpice, Shayne Craig PSS, accompagné de son Secrétaire général Guy Guindon PSS, ont visité l'exposition consacrée à l'histoire de Montréal et de la Nouvelle-France qui s'est déroulée à Troyes (France) du 18 juin au 2 novembre 2025. Ce fut un moment émouvant pour les pères Shayne et Guy, sulpiciens et canadiens, de constater l'immense travail qui a été accompli par les Archives départementales de l'Aube pour transmettre au grand public l'histoire d'une ville dont les Sulpiciens furent longtemps les seigneurs...
La Champagne est connue pour sa riche histoire marquée par les Templiers, Rachi, Chrétien de Troyes, les Comtes de Champagne ou encore Napoléon. Son patrimoine se distingue par la sculpture du « Beau XVIe siècle » ainsi que par l’art du vitrail dont l’histoire, allant du XIIe siècle à nos jours, est présentée au sein de la récente Cité du Vitrail à Troyes. Le XVIIe siècle est connu par le prisme des arts avec Pierre Mignard ou encore François Girardon, mais il abrite aussi une histoire passionnante et méconnue, celle de personnalités champenoises qui ont traversé l’Atlantique pour participer à l’aventure de la fondation du Canada et de Montréal.
Au cours de la première moitié du XVIIe siècle, des Français commencent à s’installer sur la côte est de l’Amérique du Nord, formant ainsi les débuts de la Nouvelle-France. La majorité des migrants viennent de l’Ouest et du Nord de la France mais un petit groupe vient de Champagne. Peu connus en France, ils sont pourtant des piliers de l’histoire canadienne. Jeanne Mance, originaire de Langres en Haute-Marne, est ainsi la cofondatrice de Montréal avec Paul de Chomedey de Maisonneuve, natif de Neuville-sur-Vanne dans l’Aube, et fonde le premier Hôtel- Dieu de la ville. Marguerite Bourgeoys, originaire de Troyes, est la première éducatrice à Montréal tandis que Jean Talon, de Châlons-en-Champagne, est le premier intendant de la Nouvelle-France. D’autres personnalités champenoises ponctuent l’histoire de la colonie jusqu’en 1763, date à laquelle le territoire est cédé aux Anglais.
Ainsi, le Département de l’Aube a décidé de mettre en lumière cette histoire en lui consacrant son année culturelle 2025. À travers des portraits de figures restées dans l’histoire (Marguerite Bourgeoys, Paul de Chomedey de Maisonneuve, Jean Talon, Jeanne Mance...) et d’autres à remettre en lumière (Claude de Ramezay, Raphaël Lambert-Closse...), l’exposition aborde les diverses raisons du départ, les conditions de voyage et d’installation en Nouvelle-France, la vie quotidienne sur place et la contribution à la communauté ainsi que les relations tissées avec les Premières Nations. Elle évoque également la question de la mémoire de cette histoire, de part et d’autre de l’Atlantique, et des liens forts qui unissent encore aujourd’hui le Québec et la Champagne.