Pendant la semaine du 30 janvier 2012 la maison-mère du 6 rue du Regard reçoit un nombre plus importants de résidents. Ces 21 « habitués » sont les participants au programme de formation des éducateurs du clergé. Ils prennent du temps sur leur agenda pour une formation d’une semaine par mois durant une année afin de suivre ce parcours important, dans le cadre de l’Institut de Formation des Educateurs du Clergé [IFEC].
L’IFEC a été conjointement fondé en 1969 par un sulpicien, le regretté père Constant BOUCHAUD (supérieur général de Saint-Sulpice de 1972 à 1984) et par un prêtre du diocèse de Lille, le père Pierre FICHELLE, ceci à la demande de la conférence épiscopale de France. Un autre ancien supérieur général, le regretté père Raymond DEVILLE, a également été directeur de l’IFEC. Cette formation est l’une des activités importantes de formation permanente stimulée par la province de France.
Les actuels co-directeurs de l’IFEC sont le père Christian PONSON, prêtre du diocèse de Lyon, et sœur Marie-Thérèse DESOUCHE, xavière (voir photo).
Ces deux co-directeurs sont nommés pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois, et avec l’approbation de la conférence des évêques de France, après consultation d’une commission spéciale formée de personnes expérimentées dans la formation. Un grand nombre d’intervenants collaborent à ce programme, parmi lesquels des prêtres diocésains, des eudistes, des jésuites et un certain nombre de sulpiciens.
Durant son voyage apostolique à Paris en 2000, le bienheureux pape Jean-Paul II a donné une allocution aux évêques et aux membres de l’Institut, auxquels il a recommandé de rester attentifs aux fondements mêmes d’une telle institution à une époque de fragilisation du ministère presbytéral. La recommandation du pape faisait référence à celle d’Optatam totius Ecclesiae, le décret du concile de Vatican II concernant la formation des prêtres :
« Ils ont su développer les intuitions conciliaires dans le domaine de la formation sacerdotale, pour faire face aux difficultés des décennies écoulées et pour préparer des cadres capables d’aider des jeunes séminaristes et d’assister les évêques dans la conduite des affaires diocésaines. Je me réjouis de l’ouverture de l’IFEC à des prêtres d’autres continents et à des responsables d’Instituts religieux, manifestant ainsi son souci d’apporter son soutien à l’Église universelle. »
L’insistance du Saint Père sur le caractère international de l’IFEC a été particulièrement prise en compte. Cette année 2011-2012, sur les 21 participants, certains viennent de France, de Madagascar, du Sénégal, de la République Centrafricaine, de l’Angola et du Viet Nam. Normalement le nombre de participants par année doit osciller entre 15 et 18 pour assurer une participation active et efficace. La plupart sont des prêtres travaillant dans des séminaires ou dans la pastorale des vocations. Cette année, il y a aussi une religieuse qui est maîtresse des novices de sa congrégation cistercienne et aussi (avec une dérogation spéciale) un diacre permanent formateur des diacres de son diocèse. Habituellement l’Institut accueille des participants ayant déjà une certaine expérience de formateur, mais cette année 1/5 des membres sont « novices » en la matière.
Cette année trois participants viennent de la République Centrafricaine et sont pris en charge par la province de France de Saint Sulpice, selon une convention encouragée par la Congrégation de l’Evangélisation des Peuples à Rome. En dehors de la semaine de formation de l’IFEC, ces trois prêtres sont engagés dans la formation sur le terrain, accueillis par différents séminaires en France, l’un d’eux fait cet expériment au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Le but est de les aider à acquérir les fondements théoriques et pratiques de la formation dans les séminaires en vue de cet investissement dans leur propre pays.
Le programme comporte un total de dix sessions d’une semaine pendant l’année et une semaine de retraite prêchée. Les domaines abordés sont : la direction spirituelle, la supervision, la théologie spirituelle, l’Ecriture Sainte, les différentes traditions spirituelles dans l’Eglise (incluant la tradition ignatienne et celle de l’Ecole Française de Spiritualité), comment bien mener des réunions, bien préparer ses enseignements, et comment gérer les difficultés avec les étudiants. Les sessions sont soutenues par la prière des heures et l’Eucharistie quotidienne. Certaines rencontres sympathiques viennent également fortifier la convivialité. Tout cela fait croître une ambiance fraternelle et spirituelle pour le groupe.
Depuis sa fondation, l’IFEC a vu passé près de 800 formateurs qui ont bénéficié de cette expérience unique. Certains participants étaient évêques, vicaires généraux, responsables de la pastorale des vocations, aussi bien des formateurs dans les séminaires. En 2009, ce fut la célébration du 40ème anniversaire. Son avenir semble prometteur, avec cette espérance de cette nécessité de l’entraide entre formateurs de différents continents. La Compagnie de Saint-Sulpice est heureuse de cette marque de vitalité de la Province de France.
Pour plus d’informations sur l’IFEC, cf. Bulletin de Saint-Sulpice 2 (1976), p. 216-22 ; Bulletin de Saint-Sulpice 11 (1985), p. 111-165.