Fin août – début septembre, le supérieur général, Ronald D. WITHERUP, pss, est allé dans l’archidiocèse de Papeete (Tahiti), en Polynésie française, pour prêcher une retraite aux séminaristes et quelques prêtres du diocèse. Mgr Hubert COPPENRATH, évêque émérite, faisait partie de ceux qui suivirent cette retraite, donnée dans la maison de retraite du diocèse, La Tibériade, sur ce qu’il convient d’appeler la « Presqu’île ».
Le supérieur du grand séminaire Notre-Dame de la Pentecôte est le père Claude JOUNEAU, pss, qui commence sa sixième année de supériorat. Même si Tahiti est un territoire administré par la France, jamais Saint Sulpice n’y avait exercé de ministère jusqu’à présent. Mais c’est la tradition de la Compagnie que de servir la formation des prêtres dans les diocèses qui en demandent l’aide. Quand Mgr Coppenrath a contacté la Province de France pour lui envoyer un supérieur pour le séminaire, le père Jouneau a favorablement accepté la demande avec l’accord du Conseil Provincial. Il avait auparavant été présent pendant de longues années au Burkina Faso, où il a exercé comme membre d’une équipe animatrice d’un grand séminaire.
L’archidiocèse de Papeete et son suffragant, le diocèse des Iles Marquises, couvrent l’entièreté de la Polynésie française, qui est presque aussi vaste que l’Europe. Les îles sont dispersées et souvent assez éloignées les unes des autres, incluant les îles Australes, les îles Gambier, les îles Marquises, les îles de la Société, et plein d’atolls ou d’îlots. Les premiers chrétiens arrivés dans ces contrées étaient membres de la « Protestant London Missionary Society », ceci au début du 19ème siècle. Puis ils furent très rapidement suivis par les premiers missionnaires catholiques qui accostèrent vers 1830 et s’établirent d’abord dans les îles Gambier. L’histoire incroyable de ces missions, a été écrite par Jean-Paul DELBOS dans La Mission du Bout du monde, 3ème édition, Editions Univers Polynésiens, 2011. Est donné in extenso tout le journal d’un des premiers missionnaire.
Pendant ces trois semaines de séjour dans les îles, le père Witherup a pu aller aux îles Gambier et voir lui-même les églises bâties par ces premiers missionnaires appartenant à la Congrégation des Pères des Sacré-Cœur de Jésus et Marie – plus connus sous le nom de Pères de Picpus – et ils y sont encore présents de nos jours. Actuellement l’archidiocèse tache d’achever la restauration de la cathédrale historique de Saint-Michel, à Mangareva, la principale île des îles Gambier. La cathédrale sera réouverte le 3 décembre prochain, la plupart des travaux de restauration ayant été financé par de nombreux dons. Pour cette île, remettre en état la cathédrale, tout comme les nombreuses autres églises, est un immense défi, vu le peu d’habitants des îles Gambier aujourd’hui. Mais au 19ème siècle, les îles étaient peuplées de milliers d’habitants récemment convertis au catholicisme.
Comme ailleurs dans le monde, les îles souffrent du manque de vocations sacerdotales. Le séminaire Notre-Dame de la Pentecôte compte pour l’instant six séminaristes – pour une maison pouvant en accueillir vingt – deux d’entre eux sont en troisième année de théologie. Néanmoins le père Witherup a été fort impressionné par leur qualité ainsi que celle du programme de formation. La plupart des membres de l’équipe animatrice du séminaire, également desservants dans des paroisses, ont été formés dans de prestigieuses universités romaines. Mais les ressources dans les îles sont plutôt maigres.
Aussi, le père Jouneau demande de l’aide à l’extérieur pour venir à Papeete, particulièrement pour prêcher la retraite de rentrée de l’année académique. Il faut dire que l’on est immédiatement porté par la foi et l’enthousiasme communiquant des catholiques polynésiens. Leurs liturgies sont soulignées par de beaux chants polyphoniques, y compris au cœur des communautés les plus simples, où les églises sont pleines et l’atmosphère très priante. Partout les bouquets de fleurs odoriférantes parfument chaque église et manifestent toute la vénération portée au culte eucharistique et à celui de la Vierge Marie, dont la dévotion est très forte dans la culture polynésienne.
La Compagnie de Saint Sulpice est ainsi honorée de participer humblement à ce dynamisme de la foi en Polynésie française au travers du service de la formation des prêtres. La Compagnie remercie aussi notre confrère Claude JOUNEAU, pour le beau travail qu’il accomplit dans sa mission un peu « solitaire » au bout du monde. Que le Seigneur donne en abondance ses grâces sur l’Eglise de Papeete et de la Polynésie française, et que la Vierge Marie guide, soutienne et protège ce beau peuple des croyants en ces îles !