Le cardinal Ouellet au congrès sur les Saintes Ecritures

« Ces dernières décennies sont marquées par une profonde crise qui secoue les bases de la culture européenne », affirme le cardinal Marc Ouellet, membre de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice et préfet de la Congrégation du Saint-Siège pour les évêques, au congrès sur « Les Saintes Ecritures dans l’Eglise » à Madrid (Espagne). L’ancien rapporteur du Synode des évêques du monde sur la Parole de Dieu (octobre 2008), lui-même théologien, était le premier intervenant à ce congrès qui a eu lieu du 7 au 9 février 2011, avec 900 participants.

Il a ajouté un mot d’avertissement particulièrement pertinent à la situation européenne : « Une nouvelle raison d’être impose sa loi et cherche à reléguer au second plan les racines chrétiennes de l’Europe. Il semble qu’au nom de la laïcité, la Bible doit être relativisée, pour se dissoudre en un pluralisme religieux et disparaître comme référence culturelle de norme ».

Cette crise, a-t-il poursuivi « pénètre aussi les murs de l’Eglise, vu qu’une certaine exégèse rationaliste s’est emparée de la Bible pour sectionner les différentes étapes et formes de sa composition humaine, éliminant les prodiges et les miracles, multipliant les hypothèses et semant, fréquemment, la confusion parmi les fidèles ». De cette façon, des questions inquiétantes surgissent : « Les saintes Ecritures ne seraient-elles que des paroles d’hommes ? N’est-il pas vrai que les résultats des sciences historiques invalident le témoignage biblique et donc la crédibilité de l’Eglise ? Comment pouvons-nous continuer à croire, et qui devons-nous écouter ? ».

Bible ayant appartenu à Jean-Jacques Olier, fondateur de la Compagnie des Prêtres de Saint -Sulpice


Le cardinal Ouellet continua en affirmant les principaux enseignements du Synode des évêques de 2008 qui montrent la réponse de l’Eglise à ces questions. Il nota que le Synode avait confirmé la démarche de la critique historique, mais aussi le besoin d’aller au-delà de celle-ci afin de méditer la Parole de Dieu. Il utilisa des citations du pape Benoît XVI extraites de son exhortation apostolique post synodale Verbum Domini, là où Benoît XVI rassemble et reformule les conclusions du synode.

Dans sa conclusion, le cardinal Ouellet déclara que l’Eglise « face au défi de la sécularisation de l’occident chrétien et de la crise d’identité du christianisme dans les milieux pluralistes, répond par une nouvelle annonce de la Parole vivante de Dieu en Jésus-Christ, qui invite à un nouvel acte de foi en les Saintes Ecritures ». Il invita aussi tous les participants du Congrès à mettre cette vision de la Parole de Dieu en pratique dans leur propre vie et il exprima l’espoir que l’Espagne inspirerait le reste de l’Europe à suivre son initiative en accomplissant cette mission.

(NB. Certaines citations de cet article proviennent de rapports publiés en français et en anglais par Zénit le 8 février 2011. Pour un résumé plus complet du Congrès, consultez http://www.zenit.org/article-26915?l=french)